Lapointe56 on DeviantArthttps://www.deviantart.com/lapointe56/art/Maison-Joseph-Barbeau-Dit-Boisdore-francais-383371069Lapointe56

Deviation Actions

Lapointe56's avatar

Maison Joseph-Barbeau-Dit-Boisdore (francais)

By
Published:
4.7K Views

Description

Maison Joseph-Barbeau-Dit-Boisdoré


9190, Boulevard des Mille iles, Laval, Québec, J7R 2B6, Canada

English version -- [link]

Autres noms connus : Maison Robert-Sheldon, Maison Twiss.

Seigneurie de La Prairie-de-la-Magdeleine

C'est le 15 janvier 1635 que le Sieur François de Lauzon de Lirec obtient un domaine de la "Compagnie des Cents Associés" par devant les notaires Huart et Muret. Ce domaine commençait à la rivière Richelieu, jusqu'à la rivière Chateauguay, y compris l'ile de Montréal, cet acte est signé par Abbé Gabriel de Thubière de Lévis de Queylus (Caylus) et Ragois. Charles Huault, chevalier de Montmagny cède ces terres, nommées "Seigneurie de la Citière" au Sieur François de Lauzon de Lirec le le 29 juillet 1639 aux Trois-Rivières, en présence de Nicolas Trevet (procureur de François de Lauzon), le Sieur Paul de Pouterel, Jean Guitet, le Sieur Jean Bourdon dit Rommainville et Guillaume Hébert.

Non ce n'était pas un "poisson d'avril"... c'était bien le 1 avril 1647 que le Sieur François de Lauzon de Lirec, conseiller du Roi au parlement de Bordeaux, concèdait une partie de son fief à Jacques de La Ferté, abbé de la Madeleine (Paris), un des membres de la "Compagnie des Cents Associés", qui la cède immédiatement aux jésuites. Deux lieues de front sur quatre lieues de profondeur en face de l'île de Montréal du côté sud, à commencer depuis l'ile Sainte-Hélène en continuant dans la direction du Saut Saint-Louis jusqu'à un quart de lieu au delà d'une prairie de la Magdelaine. Puis en 1648, le Sieur François de Lauzon de Lirec cède la "seigneurie de La Citière" à Louis de Lauson de La Citière (1630-1659).

L'un des but premiers de la colonisation de la Nouvelle-France a été clairement identifié comme étant la conversion des "sauvages" par, dans un premier temps, la "Société de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des Sauvages de la Nouvelle-France", pui plus tard par les "Messieurs du Séminaire de Saint-Sulpice" ( [link] ). Après plus d'une décénnie, on fit le constat du peu de résultats des missions errantes. Pour de meilleurs résultats, il fallait sédentariser les "sauvages" et les établir près des Français. C'est à cette fin que les Jésuites créèrent la Seigneurie de La Prairie-de-la-Magdeleine, face à Ville-Marie, de l'autre côté du fleuve.

Cependant, à cause d'une guerre avec les Iroquois, Pierre Rafeix n'a pris possession de la Seigneurie, pour les Jésuites, que le 14 juillet 1667, date de l'ouverture des registres de la paroisse de "La Nativité-de-la-Sainte-Vierge". La nouvelle seigneurie, outre le village de Kentake (La Prairie), compte au total 35 côtes. Les Jésuites demeurent dans le village où ils disent la messe dans une construction de fortune qui tient lieu de chapelle. Puis en 1668 Pierre Raffeix y fonde la mission Tonsahoten, que les jésuites ont baptisé sous le nom Saint-François-Xavier-des-Prés (aujourd'hui Caughnawaga ou Kahnawake) pour des iroquois convertis, les Onneiouts (Oneidas, l'une des six nations iroquoises) qu'il a ramenés du sud.

C'est le 19 novembre 1670 qu'a lieu la Célébration du premier mariage dans la paroisse de "La Nativité-de-la-Sainte-Vierge", celui de Pierre Gagné à Catherine Daubigeon. Le village compte alors cinq cabanes dans lesquelles logent une vingtaine de familles provenant de différentes nations (Agniers, Hurons, Onnontagués, Andastogués, Andastes) amérindiennes.

Les jésuites concèdent, à leur secrétaire Joseph Tissot, un emplacement de "6 perches par 1 1/2 perche", dans le village, le 4 novembre 1671. Un moulin à grain est construit sur le chemin qui conduit du village à la rivière Saint-Jacques, et les "censitaires" sont obligés d'y faire moudre leurs grains. En 1673, le dénombrement de la population (officielle) de la Seigneurie atteint 99 habitants, soit 36 hommes célibataires, 15 couples et 33 enfants. Au fait, la présence de village dans les seigneuries était rare en Nouvelle-France à cette époque.

Certains "sauvages" ayant manifesté le désir de s'installer dans l'Île de Montréal, les "Messieurs de Saint-Sulpice" commencèrent l'érection d'un campement sur le flanc sud du Mont-Royal en 1676 ( [link] ). Comme le faisait remarquer Soeur Marguerite Bourgeoys : "ce fut le premier lieu de cette île, où les sauvages vinrent pour être instruits". En 1683, la mission comptait déjà 210 Amérindiens répartis dans 26 habitations.

Aussi tôt que Louis Tronson (1622-1700), directeur du "Séminaire de Saint-Sulpice" de Paris, eut appris l'établissement de la mission de la Montagne, il écrivit de ne rien négliger pour gagner d'abord le coeur des enfants "sauvages", et d’ouvrir pour eux des écoles pour les y instruire :
"M. Colbert approuve extraordinairement votre dessein pour l'établissement de petites écoles de sauvages ; il est persuadé qu'on ne saurait rien faire de plus utile. C'est une oeuvre où il faut s'appliquer tout de bon, et à quoi il faudra donner tout ce que l'état de la maison pourra permettre. Ainsi n'épargnez rien pour l'instruction de ces enfants. Vous voyez combien tout cela vous oblige à supprimer les missions du lac Ontario, que M. Colbert croit d'ailleurs être très-peu fructueuses. Je dînai chez lui il y a quelques jours, et il me dit la grâce de me bien écouter sur toutes nos affaires."
Extrait de la lettre de Louis Tronson à Guillaume Bailly, du 22 avril 1678.
Dans la foulée des recommandation de M. Tronson, au cours de l'année 1683 on ouvre la première école de la "Seigneurie".

Lors de l'érection canonique de la paroisse Saint-François-Xavier, en 1692, la population de la seigneurie est de 181 habitants. Le 7 juin 1697 Les jésuites concèdent à la Fabrique de cette paroisse des emplacements, de parts et d'autres de la palissade, 450 toises pour les besoins de l'Église et du cimetière, et 900 toises pour le presbytère et son jardin.

Au XVIIIe siècle, la population de colons français s’accroît de façon importante mais reste, pour des raisons de sécurité, confinée à l’intérieur de la palissade. L’année 1705 voit l'érection de la première église de pierre. À cause de sa position géographique, le village de La Prairie s’impose vite comme un lieu de transit obligé pour les échanges commerciaux entre Ville-Marie et la Nouvelle-Angleterre. Après la Conquête de 1759-60, de nombreux commerçants anglais viennent s’y installer. La palissade, agrandie à quelques reprises, est devenue désuète et disparaît peu à peu, les nouvelles maisons débordent le périmètre de cette fortification.

Le passage constant de voyageurs et de marchandises amenés par les bateaux à vapeur, pour le commerce entre la Nouvelle-Angleterre et le Bas-Canada, contribue à enrichir La Prairie. Ces bateaux à vapeur apparaissent à La Prairie vers 1808. Un incendie majeur, survenue en 1846, déclenché par des tisons provenant du fourneau d'une locomotive à vapeur appartenant à la Champlain & St. Lawrence Railroad (C&SL - constituée en 1832), et la construction du Pont Victoria (1860), amenant le chemin de fer de cette même compagnie, sonneront le lent déclin économique de la région dans la seconde moitié du 19e siècle.

La bataille de La Prairie

La Prairie occupe une position stratégique dans le corridor qui, par le Richelieu et l'Hudson, peut servir de voie aux intrusions menés par les Anglais et/ou les Iroquois. Cette seigneurie des Jésuites demeure pendant longtemps le poste le plus avancé pour défendre Montréal contre ces invasions. Le village est entouré d'une palissade en pieux debout afin que les habitants et leurs bêtes puissent y trouver refuge en cas d'attaque. Après deux raids français en Nouvelle-Angleterre, les Anglais organisent une revanche. Dans le cadre de la "Première Guerre intercoloniale", le 11 août 1691, vers cinq heures du matin, le village est attaqués par une troupe composée 146 Agniers et Loups et 120 hommes de la milice de Fort Orange (Albany, New York), commandés par le major hollandais Pieter Schuyler. En quelques heures, les troupes françaises sont anéanties et les pertes sont très élevées, 14 habitants de la seigneurie sont tués. L'envahisseur qui sort vainqueur de cet engagement, se replie vers Saint-Jean, afin de rejoindre ses embarcations et, sans doute s'élancer ver Ville-Marie. Au moment où se déroulait cette attaque du fort de La Prairie, un détachement de 160 à 200 hommes sous le commandement de Philippe Clément Du Vuault, sieur de Valrennes était en route pour le fort de Chambly. En entendant les coups de feu, les soldats français firent demi-tour et, à mi-chemin entre les deux forts, ils aperçurent les troupes du major Schuyler. Ils prirent rapidement position sur un coteau afin de bloquer la route vers Saint-Jean et de forcer les anglais d'engager le combat qui fut gagné par les hommes de Valrennes. Le curé Geoffroy "certifie avoir enterré Messieurs St Cirq capitaine en pied, Dosta capitaine réformé et Domergue lieutenant réformé tués dans le combat qui s'est donné ici ledit jour avec 14 soldats et habitants tués aussi sur place qu'on a pas reconnu". Parmis ces gens non reconnus, il y avait :
  • St Cirq capitaine en pied, est aussi connu sous le nom de Capitaine de Saint-Cirque ou Saint-Sircq (voir texte plus bas)
  • Le sieur d'Escairac mourut le 12
  • Le sieur d'Hosta, capitaine réformé.
  • Domergue (Domerque) lieutenant réformé.
  • Nicolas-Charles Barbier est né à Ville-Marie le 20 avril 1658 du mariage de Gilbert-Gilles Barbier dit Le Minime et Le Nivernais (1619-1693) et de Catherine De Lavoux (Delavaux, 1620-1688), était frère maître d'école entre 1686 et 1691. Son frère Charles-Henri avait été tué par les Iroquois dans la côte de Repentigny, avec François Lemoyne De Bienville et Pierre Du Charme, le 8 juin 1691.
  • Jean Le Ber dit Duchesne est aussi connu sous le nom de "Jean-Vincent du Chesne", "Jean Le Ber du Chesne", "Jean-Vincent Le Ber" et "Jan Vincent Leber". Il est le fils de Jacques LeBer dit Larose (1633-1706) et Demoiselle Jeanne Lemoyne (1636-1682), né et baptisé le 8 novembre 1666 à Ville-Marie, Île de Montréal. Il était le frère de Jeanne, dite "Demoiselle Jeanne Le Ber", une célèbre recluse canadienne de la congrégation de Notre-Dame, qui avait pour parrain Paul Chomedey de Maisonneuve et sa marraine était Jeanne Mance. voir aussi "Site historique et archeologique Le Ber-Le Moyne" [link]
  • Pierre Cabassier est aussi connu sous le nom de "Pierre Capazié" et "Pierre Cabazié". Il est le fils de Pierre Cabazié (1641-1715) et Jeanne Guiberge (1656-1728), né et baptisé le 15 septembre 1672 à Ville-Marie, Île de Montréal.
  • Pierre-Joseph Pinguet de Montigny est le fils de Noël Pinguet (1630-1685) fils et Marie-Magdeleine Dupont (1636-1696), né le 15 août 1658 et baptisé le 18 août à Québec. Il épouse Catherine Testard de Folleville (1671-XXXX), fille de Charles Testard de Folleville (1640-1705) et Anne Lamarque (1648-1686), le 19 octobre 1689 à Ville-Marie, Île de Montréal. Il est soldat en 1691. Il n'eut aucun descendant. Catherine Testard se remaria le 1er janvier 1693 avec Augustin Douaire, avec qui elle aura 4 enfants.
  • Louis Du Charme est aussi connu sous le nom de "Louis Ducharme dit Fontaine" et "Louis Ducharme". Il est le fils de Fiacre Du Charme (1628-1677) et Marie Pacrau (1628-1699), né et est baptisé le 23 août 1660 à Ville-Marie, Île de Montréal. Il épouse Marie-Anne Maillet (1666-1759), fille de Pierre Mallet (1629-XXXX) et Marie Hardy (1633-1726), le 27 novembre 1681 à Ville-Marie, Île de Montréal. Avant son décès, il avait 2 enfants: Jean et Joseph. Son frère Pierre avait été tué par les Iroquois dans la côte de Repentigny, avec François Lemoyne De Bienville et Charles-Henri Barbier, le 8 juin 1691.
  • François Cibardin est le fils de François Cibardin et Antoinette Vergnaud, est né et baptisé en 1660 à Beaulieu, Angoulesme, France. Il était maître-cordonnier lorsqu'il épouse Marie-Louise De Guitre (1667-1732), fille de Louis De Guitre (1648-1675) et Renée de Seine (1643-1703), le 9 juillet 1691 à Ville-Marie, Île de Montréal. Comme la durée de son premier mariage, 1 mois, le deuil de Marie-Louise aura été de courte durée, 4 mois, puisqu'elle se remaria le 14 janvier 1692 avec Jacques Robidas (Robida) dit Manseau.
  • 7 autres combattants français
Du point de vue des anglais

Après avoir laissé ses canots sur le bord de la rivière, le major hollandais Pieter Schuyler s’était rendu à La Prairie de la Magdeleine par voie de terre, atteignant le fort par une nuit pluvieuse, le 10 août. Une heure avant le lever du soleil du 11 août, la sentinelle du fort fit feu. Le Capitaine de Saint-Cirque, ce vieux capitaine qui assumait le commandement en remplacement du gouverneur de Montréal, Louis-Hector de Callière, que la maladie retenait au lit dans le fort de Ville-Marie, fit une sortie. Une décharge de mousquet le blessa mortellement ainsi que le sieur d’Escairac (Desquairac). Le sieur d'Hosta (Dosta), capitaine réformé, fut tué sur le coup.

Un deuxième contingent, commandé par Jean Bouillet de la Chassaigne (Chassagne) arriva à ce moment et se lança tête baissée sur les hommes de Schuyler qui, après une résistance vigoureuse, se retira en bon ordre. Schuyler se dirigea alors vers la rivière Richelieu où il avait laissé ses canots mais il fut intercepté par le contingent envoyé pour protéger le fort Chambly. Philippe Clément Du Vuault, sieur de Valrennes et Jean Le Ber dit Duchesne déployèrent leurs troupes derrière les arbres et livrèrent combat aux Anglais durant une heure et demie. Schuyler et ses hommes réussirent à se frayer un passage à travers les rangs français et à atteindre ses canots. Comme il le déclara au conseil provincial à New York quelques semaines plus tard : "Nous reprîmes le chemin du retour et en cours de route rencontrâmes 5 élans ce qui revigora toute la compagnie [...] Dans l’expédition, nous avons perdu 21 Chrétiens, 16 Agniers, 6 Indiens de la Rivière, et 25 hommes furent blessés [...] Estimons avoir tué environ 200 Français et Indiens".

La bravoure et la compétence dont avaient fait preuve les hommes de la milice de Fort Orange (Albany, New York) firent très bonne impression sur les Indiens des Cinq-Nations qui furent convaincus dès lors que les Anglais étaient capables de se battre et qu’ils étaient prêts à risquer leur vie à la guerre.

Un des descendants du major hollandais Pieter Schuyler, qui commanda les troupes Anglo-Iroquoise, William Douw Schuyler-Lighthall (1857-XXXX) immortalisa la "Bataille de La Prairie" :
1691
THAT was a brave old epoch,
Our age of chivalry,
When the Briton met the French-man
At the fight of La Prairie;
And the manhood of New England,
And the Netherlanders true
And Mohawks sworn, gave battle
To the Bourbon’s lilied blue.

That was a brave old governor
Who gathered his array,
And stood to meet, he knew not what,
On that alarming day.
Eight hundred, amid rumors vast
That filled the wild wood’s gloom,
With all New England’s flower of youth,
Fierce for New France’s doom.

And the brave old half five hundred!
Theirs should in truth be fame;
Borne down the savage Richelieu,
On what emprise they came!
Your hearts are great enough, O few:
Only your numbers fail,—
New France asks more for conquerors
All glorious though your tale.

It was a brave old battle
That surged around the fort,
When D’Hosta fell in charging,
And ’t was deadly strife and short;
When in the very quarters
They contested face and hand,
And many a goodly fellow
Crimsoned yon La Prairie sand.

And those were brave old orders
The colonel gave to meet
That forest force with trees entrenched
Opposing the retreat:
“De Calliére’s strength’s behind us,
And in front your Richelieu;
We must go straightforth at them;
There is nothing else to do.”

And then the brave old story comes,
Of Schuyler and Valrennes,
When “Fight” the British colonel called,
Encouraging his men,
“For the Protestant Religion
And the honor of our King!”—
“Sir, I am here to answer you!”
Valrennes cried, forthstepping.

Were those not brave old races?
Well, here they still abide;
And yours is one or other,
And the second’s at your side;
So when you hear your brother say,
“Some loyal deed I ’ll do,”
Like old Valrennes, be ready with
“I ’m here to answer you!”
Le capitaine Saint-Cirq
Voici, sur le personnage que nos histoires nomment généralement "M. de St-Cirque", quelques notes peu ou point connues.

Jean-Louis de Jadon, écuyer, sieur de Saint-Cirque, après avoir "servi dans les meilleurs régiments de France et avoir commandé un bataillon en Sicile" vint au Canada en 1685, avec le nouveau gouverneur général, M. le marquis de Denonville.

Le 6 janvier 1687, étant avec les troupes cantonnées à Montréal, il assiste et signe au contrat de mariage entre Jacques Maleray, sieur de la Molerie, lieutenant, et Françoise Picoté de Belestre (Basset). Au mois de juin suivant, il prend part à l'expédition contre les Iroquois (B. R. H., VII, 156), puis revient résider à Montréal, car il figure dans un acte d'Adhémar de 1688.

Le premier septembre 1689, M. Jadon de Saint-Cirque consent une obligation de 631 livres à Abraham Bouat, l'hôtelier à la mode de Montréal, à cette époque, pour sa dépense de bouche à luy et à son vallet" (Adhémar).

Cette même année, il paraît avoir été à Niagara avec un parti.

Au mois d'août 1691, lors de l'attaque de Laprairie par le major Schuyler, M. de Jadon de Saint-Cirque prit la direction de la défense du fort en remplacement de M. de Callières, gouverneur de Montréal qui était malade.

L'infortuné capitaine fut blessé à la cuisse d'une balle qui lui coupa la veine cave et il mourut en rentrant au fort.

Avec lui furent tués Dosta, capitaine réformé, Domergue, lieutenant réforme et 14 autres soldats ou habitants (Tanguay, I, 553).

C'est certainement parmi ces "14 soldats ou habitants" malheureux qu'étaient les cinq montréalais que le registre de Villemarie rapporte avoir été tués à Laprairie le 11 août 1691 et dont voici les noms :

Nicolas Barbier, âgé de 33 ans, fils de Gilbert Barbier, l'un des pionniers de Montréal. Nicolas avait fait partie de ce groupe d'hommes qui tentèrent de fonder une communauté de Frères instituteurs à Montréal, en 1686.

Louis Ducharme, âgé de 31 ans, époux de Marie Anne Mallet.

François Cibardin, âgé de 31 ans, époux de Louise de Guître. Cordonnier de métier, il avait acheté deux mois plus tôt, en compagnie de Baillet, la tannerie de MM. Dédieu et Mouchère, à Villemarie (Adhémar, 15 juin 1691).

Jean-Vincent Le Ber Duchesne, âgé de 24 ans, fils de Jacques Le Ber, marchand.

Pierre Pinguet de Montigny, âgé de 33 ans, époux de Catherine Testard de Folleville.

Pierre Cabazié, âgé de 19 ans, fils du notaire et sergent royal, Pierre Cabazié.

Trompé par la similitude des noms, Mgr Tanguay, vol. I, 97, a fait mourir le père en 1691, mais au vol. II, 513, l'auteur donne la vraie date du décès qui est 1715.

Il est probable que dans le registre de Laprairie de 1691 dont le double n'existe pas aux archives de Montréal, on trouverait la liste des autres soldats ou habitants qui succombèrent dans ce combat.
Source : Recherches historiques : bulletin d'archeologie, d'histoire, de biographie, de bibliographie, de numismatique... (Volume 21) - Pierre Georges Roy, pp. 367-368.

Jean Barbeau dit Boisdoré

Il est aussi connu sous le nom de "François Jean Barbeau dit Boisdoré", "Jean Baptiste Barbeau dit Boisdoré", "François-Jean Boisdoré dit Barbeau", "Jean Barbot", "Jean Barbeau" et "Jean Barbot dit Boisdoré".

Jean est né vers 1664 (basé sur son age à son décès) de l'union du bourgeois Pierre Barbeau et de Madeleine Babin. Le "Programme de Recherche en Démographie Historique" (PRDH) affirme qu'il est originaire de la paroisse Saint-Vivien à Pons, comme le mentionne son acte de mariage en 1686. Mais selon le Fichier Origine, sa paroisse d'origine serait plutôt Saint-Martin, aussi située à Pons en France. Il est généralement prénommé "Jean" dans la plupart des documents le mentionnant, mais lors du mariage de sa fille Marie il apparaît comme "François" et "Jean-Baptiste" à d'autres occasions.

Jean est arrivée en Nouvelle-France avec les troupes de la Marine en tant que soldat de la compagnie de Capitaine Saint-Cirq. Un de ses compagnons d'armes est Pierre Fontaine dit Bienvenue (1668-1738) qui laissera sa trace dans l'histoire comme état l'un des militaire qui aida Marie-Madeleine Jarret de Verchères, mère de "Madeleine de Verchère" ( [link] - [link] ) à défendre Verchères contre une attaque des Iroquois le le 22 octobre 1690. En avril 1692, six mois avant les exploits de la jeune fille, Pierre devint l'oncle par alliance de "Madeleine de Verchère".

Après avoir signé un contrat de mariage devant le notaire Michel Moreau en date du 15 novembre 1686, Jean Barbeau dit Boisdoré épouse Marie-Françoise De Noyon ("Marie Denoyan", "Marie De Noyon", "Marie Denoyon", 1671-1750) le 18 novembre à l'église Sainte Famille de Boucherville [link] . Le couple s'installe à "Boucherville" pour fonder un foyer où naîtront 16 enfants : Geneviève (1689-1773), Jean-Baptiste (1691-XXXX), Gabriel (1694-1751), Marie (1695-1743), Madeleine (1697-1733), François (1698-XXX), Joseph (1700-XXX), Jean-Baptiste (1701-1701), Marguerite (1702-1769), Pierre (1704-1725), Louis (1705-1706), Charlotte (1706-1706), Marie-Charlotte (1707-1744), Marie-Thérèse (1709-1747), Louise (1710-1711) et Jean (1713-1730).

Joseph Barbeau dit Boisdoré (grand-père)

Joseph est né le 20 mars 1700 à Boucherville, septième enfant de Jean Barbeau dit Boisdoré et Marie-Françoise De Noyon.

Le 6 avril 1726, Joseph se présente devant le juge de paix Louis Auguste de la Loire Flaucour et le curé Mathias de Sedan de la paroisse "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", accompagné de Claude Parant (Parent) et son épouse Catherine Christophe comme témoins, pour certifier qu'il n'est pas déjà marié. Les deux notables lui signifient qu’ils lui font "dresser cette acte pour notre sureté". Joseph Barbo dit Boisdoré épouse Marie-Louise Bret (1700-1747), fille de Louis Bret (Brest, Brette, Brete, Le Bret, 1676-1726), maître tailleur, et Élizabeth "Isabel" Le Roy (Rouet - 1685-avant juin 1721), le 8 avril 1726 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", en Louisiane (Mobile, Alabama). De cet union naquirent dix enfants (les noms sont rapportées tels qu'ils apparaissent au registre des baptêmes) :
  • Joseph Estienne (Joseph-Étienne) est né et baptisé le 23 février 1727 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, fils de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Marie Louise Brette". Il a épousé Marie Jeanne Deslandes (8 mai 1732-vers 1798), fille de François Deslandes et de Magdeleine Boyer, le 3 janvier 1749 à la Cathedrale de l'Immaculée-Conception De "La Mobille", Louisiane. Il serait décédé entre 1765 et 1794.
  • Claude est né le 13 mars 1729 et baptisé le 14 mars 1729 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, fils de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Louise Bret". Il est décédé le 5 mars 1746.
  • Louis est né et baptisé le 3 janvier 1731 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, fils de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Louise Bret".
  • Jeanne Louise est née le 13 juin 1732 et baptisée le 15 juin 1732 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, fille de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Louis Brette". Elle est décédée le 2 septembre 1732.
  • Marie Louis (Marie-Louise) est née le 7 février 1733 et baptisée le 8 février 1733 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, fille de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Louize Brete".
  • Louise est né le 7 novembre 1733 et baptisé le 8 novembre 1733 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, fille de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Louise Bret".
  • Marie Joseph est né le 2 décembre 1735 et baptisé le 3 décembre 1735 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, fille de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Louise Bret". Elle est décédée le 4 novembre 1737.
  • Jean Claude est né et baptisé le 4 novembre 1737 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, fils de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Louise Bret". il est décédé le 5 mars 1746.
  • Juan Antonio est né en 1738 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Louise Bret". Juan Antonio a épousé Françoise Veillon (1742-XXXX).
  • Genevieve (Geneviève) est né le 18 sptembre 1745 et baptisé le 19 sptembre 1745 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Louize Bret".

Dans les différents actes où est inscrit la profession de Joseph, il est mentionné qu'il est maître-tailleur comme son beau-père.

Marie-Louise Bret décède le 27 mai 1747. Joseph Barbeau dit Boisdoré épouse le 6 ou le 13 octobre 1747, en seconde noce, à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, Marguerite Colon dit Laviolette (1717-XXXX), la fille de Jean-Baptiste Colon dit Laviolette et de Marguerite Praux. Le couple n'aura aucun enfant et Joseph décède en 1749 à St Louis Plantation près de "La Mobille", Louisiane.

La documentation concernant les premiers colons à s'établir dans le comté de Hancock au XVIIIe siècle est rare. Une grande partie des registres ayant été détruit dans l'incendie qui a ravagé le palais de justice de Gainesville le 31 Mars 1853. Toutefois des registres Espagnols, datant de 1788, mentionnent les noms de deux éminents citoyens français vivant à Mobile: Charles Marie de La Lande et Joseph Barbant [Barbeau] de Boisdore. Les deux hommes possédaient des terres voisines de celle de Jean Claude Favre à Mobile le long de la rivière "East Pearl". Les familles Favres, Rouceve et Barbeau dit Boisdoré seraient parmi les premiers colons non-autochtones de la région de la rivière "East Pearl".

Marie Jeanne Deslandes

Charles Rocheron est né le 04 juillet 1673 à Québec. En 1698, à "Kaskaskia", en Haute-Louisiane, Charles a épousé Henriette Colon, la fille métisse de Jean Baptiste Colon Dit Laviolette (1665-1725) et de Catherine Exipakinoea (1675-1707) de Kaskaskia, pays des Illinois. Le couple aura neuf enfants : Charles (1715-1747), Pierre (1717-1771), Marie Henriette (1719-XXXX), Marie Joseph (1722-1752), Louis Augustin (1724-1779), Marie Therese (1725-1732), Jean (1728-1763), Marguerite (1731-1786), Oliver (1732-1732).

Charles est devenu un trappeur et était associé à Henri de Tonti, un soldat italien, explorateur, et commerçant de fourrure au service de la France, l'accompagnant dans plusieurs de ses expéditions. En 1701, les deux amis viennent s'établir en Louisiane, près de "La Mobille" dans la colonie de Fort-Louis-De-La-Mobille. En 1704, Henri, qui a contracté la fièvre jaune, y meurt le 4 septembre 1704. En 1706, avec Pierre LeBoeuf, Gilbert Dardenne et Claude Parent, Rocheron quitte Fort-Louis-De-La-Mobille pour s'installer à l'embouchure de la rivière. La prospérité acqise par ces quatres hommes avait entrainné la relocalisation, en 1711, du centre d'activités de "La Mobille". Quelques temps après, Charles déménage à l'embouchure de la "Dog River" où il établit une plantation (St Louis Plantation) qui comprenait la majorité de ce qui est aujourd'hui connu comme l'île de Hollinger. Charles Rocheron est décédé le 21 mars 1733 dans cette propriété qui est restée entre les mains de ses enfants jusqu'en 1848.

Marie Jeanne Deslandes (8 mai 1732-vers 1798), fille de François Deslandes et de Magdeleine Boyer, a épousé Charles Rochon, fils de Charles Rocheron (04 juillet 1673 - 21 mars 1733) et de Henriette Colon (27 novembre 1698 - 28 février 1733), est née à "Dog River" de "La Mobille", le 11 janvier 1745 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane. Le couple aura 2 enfants avant le décès prématuré de Charles en 1647 : Issac (1746-XXXX) et Charles (1747-1747).

Joseph Barbeau

Joseph Estienne (Joseph-Étienne) est né le 23 février 1727 à "Notre-Dame-Du Fort Conde De La Mobille", Louisiane, fils de "Joseph Barbeau or Boisdore" et "Marie Louise Brette". Il a épousé Marie Jeanne Deslandes le 3 janvier 1749 à la Cathedrale de l'Immaculée-Conception De "La Mobille", Louisiane. Il serait décédé en mars 1765.

à partir de ce point, la documentation devient difficile à obtenir. Plusieurs documents seraient disparues lors de la conquête par les Anglais, des incendies d'édifices les abritant, des navires coulées par les ennemis des Français (Anglais, Espagnols), etc... On y perd donc la trace de cette famille pour les cinquante prochaine années. Ce n'est que vers 1807 qu'on retrouve un Joseph Barbeau dit Boisdoré à La Prairie-de-la-Magdeleine.

Maison Joseph-Barbeau-Dit-Boisdoré

Les origines de la concession de ce lot 135 du cadastre officiel du village de La Prairie remontent au 4 février 1794 alors que les Jésuites en accorde les droits à Louis Bauzet (1763-1798). Après son décès, sa veuve, Geneviève Renaud dit Lachapelle (1768-XXXX), s'est remariée avec Joseph Nolin en 1799. Le le 7 novembre 1801, n'en ayant plus besoin, elle vend le terrain à Joseph Amable Guerin dit Lafontaine (1761-1832). Le 8 mars 1803 Joseph Amable échange ce terrain avec Joseph Decombre Porcheron (1770-1846) qui, le 19 mars 1807 la vend au médecin-chirurgien Robert Sheldon qui entreprend d'y construire une maison en bois, mais à peine un mois plus tard, échange le tout avec Joseph Barbeau dit Boisdoré. Joseph reprend les travaux du docteur Sheldon et fait finir la maison en pierres.

Une plaque commémorative est apposée à l'avant de cette maison. Cette plaque dit :
MAISON BARBEAU DIT BOISDORÉ
La concession du terrain remonte à 1794 au moment de l'expansion du faubourg. La maison fut construite vers 1807 par Joseph Barbeau dit Boisdoré. Lors de l'incendie de 1846, les flammes l'ont lourdement endommagée, et on a reconstruit les murs-pignons en brique. La maison a momentanément servi d'auberge après sa reconstruction.

Initiative de la Fondation Histoire et Patrimoine de La Prairie, avril 2004.
On peut voir, sur la façade de cet immeuble, des grands "S" en fer forgé. Ces crochets en fer noirs en forme de «S», appelés «essepris» ou «crochet de contrevent», permettent de garder les murs droits, surtout lorsque le toit est courbé, car les murs ont tendance à prendre la même forme que le toit, c'est-à-dire à s'écarter vers la base.

Google Street View - Cliquez droit sur le lien et ouvrez dans un nouvel onglet -- [link]

------------------------ ------------------------
Image size
800x600px 106 KB
© 2013 - 2024 Lapointe56
Comments4
Join the community to add your comment. Already a deviant? Log In
L'histoire! Ma famille est lune des familles fondatrices de Laprairie.